Connexions \ Collections #1 – Alice Anderson

Par sa nature même, le musée d’Art moderne de Fontevraud est fondé sur la cohabitation d’œuvres de techniques, de provenances et de périodes différentes. Ces confrontations d’objets — toutes pacifiques — établies à la suite d’un travail de réflexion muséographique, attisent le regard, stimulent l’imagination et incitent à la contemplation. Elles révèlent les affinités profondes qui relient les objets du champ de l’art par-delà les époques, les lieux et les civilisations.

Pour cette première édition, Alice Anderson présente un ensemble de sculptures créées lors de performances de « mémorisations » durant lesquelles elle entoure divers objets technologiques d’un fil cuivré symbolisant les connexions des débuts de l’internet. Ces œuvres conversent avec celles de la collection situées à proximité. Convaincue qu’un pouvoir réside dans chaque objet au-delà de sa simple fonction primaire, Alice Anderson a toujours noué des liens avec des entités non-humaines. Leur puissance de communication leur permet d’échanger aussi bien entre eux qu’avec nous dans un langage universel qu’elle retrouve dans la danse.

Ainsi, l’art contemporain se mêle à l’art moderne et aux objets pluriséculaires dont certains appartiennent à des cultures extra-européennes. Des dialogues formels se créent ; mais plus encore, c’est l’attention aux formes du vivant qui relie ces œuvres. Elles nous invitent à une réflexion sur leur place dans notre univers hyperconnecté.

Commissariat :

• Dominique Gagneux, directrice du musée
• Gatien Du Bois, chargé de projets

L’artiste franco-britannique Alice Anderson a été choisie pour cette première édition de Connexions\Collections. Résidente de l’Atelier Calder à Saché (Centre-Val de Loire) en 2019, elle a été nommée pour le prix Marcel Duchamp en 2020. Son travail est exposé internationalement et certaines de ses œuvres sont entrées dans les collections publiques comme celles du Centre Pompidou à Paris.

L’œuvre d’Alice Anderson fait résonner cultures ancestrales –comme celle des indiens Kogis – et pensée transhumaniste qui vise à augmenter les capacités humaines par la technologie. Ses travaux comptent peintures et sculptures, initiées par une danse-performance soit fulgurante soit méditative.

Pour dialoguer avec les objets de la collection, c’est cette dernière pratique qu’Alice Anderson a privilégiée, en choisissant d’intégrer une sélection de sculptures de la série des « Spiritual Machines ». Ces différentes machines une fois assemblées, sont « tissées » au moyen de gestes extrêmement lents de « mémorisation » qui consistent à entourer un objet de fil métallique cuivré symbolisant les connexions tant cérébrales que technologiques de l’aube de l’internet. Ici, les formes abstraites des statuettes réalisées à partir de matériel informatique se confrontent à des idoles cycladiques ou à des personnages africains stylisés ; là, un totem anthropomorphe converse avec des sculptures de Germaine Richier.

Moments particuliers de cette exposition, des performances offriront la possibilité d’une proximité inédite avec la pratique artistique d’Alice Anderson.