Œuvre ultime, cet Échiquier de 1959 est un agrandissement des cinq figures de L’Échiquier, petit de 1955.
Pour Germaine Richier, élève d’un praticien de Rodin puis d’Antoine Bourdelle, l’une des questions essentielles de la sculpture est le rapport entre le statisme et le mouvement. Afin de rendre ses sculptures vivantes, elle les a souvent fait dialoguer en des conversation pieces. Les étranges figures de L’Échiquier portent en elles une possibilité de déplacement. Le spectateur est invité à déambuler au cœur de cette installation faite de personnages dont l’hybridité est la caractéristique majeure.
Alternant formes pleines et perforations, rondeurs et griffes, mêlant l’humain, le végétal, le minéral et l’animal, Richier joue des ressemblances entre les individus des différents règnes et pratique, comme Rodin ou les surréalistes, l’assemblage : ainsi, le compas du sculpteur devient ici le sceptre du Roi.
DG.