Les masques-plastrons de momies, en stuc, jusqu’ici uniquement retrouvés en Moyenne et Haute Égypte, dérivent des pratiques religieuses et rituelles pharaoniques : le masque-plastron dont seul subsiste ici le visage, n’est pas un élément isolé. Produit et utilisé dans un contexte particulier, il a un rôle spécifique à jouer dans le rituel funéraire destiné à préserver, protéger et animer le corps du défunt dont il proclame l’identité. Scènes et textes peints sur le vêtement du mort concourent à sa renaissance dans l’Au-delà.
Comme les portraits sur bois des momies contemporaines, ces masques suggèrent une apparence individualisée par la coiffure, grecque ou romaine. Bijoux et vêtements suivent la dernière mode, ou celle du défunt dans sa jeunesse. Cependant, cette individualisation n’est que de façade : les masques sont faits au moule. Des détails distinctifs, oreilles ou boucles de cheveux, travaillés dans le plâtre à la spatule ou au couteau, sont ensuite ajoutés. Les croyances religieuses ne changent que de visage : les yeux grands ouverts conservent tout leur pouvoir : incrustés de verre, noir pour la pupille et l’iris, blanc pour le fond de l’œil, ils prennent vie. Le visage est parfois doré, plus souvent peint : rose plus ou moins foncé pour la peau, rouge pour les lèvres et le creux des narines, noir pour les cheveux et les sourcils.
DG.