Autoportrait de dos, 1884

Henri de Toulouse-Lautrec

Cette toile de Toulouse-Lautrec occupe une place à part dans la collection. Œuvre de jeunesse, c’est un des rares autoportraits de l’artiste. Son iconographie est d’abord surprenante par le choix de la pose improbable que suppose un autoportrait de dos. Comment se peindre sans se voir ? Celle-ci impose probablement la présence du photographe et requiert humour et virtuosité.

Autre bizarrerie, ce brouillard qui masque une partie du tabouret sur lequel le peintre est assis et qui ne se comprend que grâce à l’inscription sur la toile blanche qu’un repeint de pudeur a longtemps atténuée : « Oh, que ce pet pue ! ». Mais comme la plupart des farces provocatrices dont Toulouse-Lautrec était coutumier, le sujet impose une distance avec le regardeur et devient la marque d’une autodérision tragique due à l’infirmité du peintre, traduisant un rejet radical des conventions sociales et picturales.

Cette toile a été le clou de la vente galerie Charpentier en 1957 où il fut acheté par Martine et Léon Cligman.

DG.

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