Histoire
Henri II Plantagenêt : roi d’Angleterre et figure historique incontournable
Publié le 8 septembre 2025
Henri II Plantagenêt est l'une des figures incontournables de l'histoire médiévale européenne. Roi d'Angleterre de 1154 à 1189, il a marqué son époque par l’expansion militaire de son empire et ses réformes, mais aussi par une histoire familiale complexe.
Portrait d’Henri II Plantagenêt
Aussi connu sous le nom d’Henri II d’Angleterre, Henri Plantagenêt est une figure majeure du XIIe siècle. Fils de Geoffroy V d’Anjou et de Mathilde l’Emperesse, il naît en 1133 au Mans, et accède à la couronne anglaise en 1154. Fondateur de la dynastie des Plantagenêt, il est l’un des souverains les plus influents de son temps.
Stratège et diplomate, il était aussi connu pour ses accès de colère.
Une vie marquée par les conquêtes et les trahisons
Il acquiert ses premiers territoires en 1150, lorsque son père le nomme Duc de Normandie. En 1151, au décès de ce dernier, il devient également Comte d’Anjou.
Après deux échecs, il réitère une tentative d’invasion outre-manche, en 1153. Étienne de Blois, roi d’Angleterre, est alors affaibli par plusieurs années de conflit contre sa cousine, Mathilde l’Emperesse, mère d’Henri Plantagenêt, qui revendique le trône d’Angleterre. Cette période d’instabilité, connue sous le nom d’Anarchie, joue en faveur d’Henri qui obtient la signature du Traité de Wallingford. Ce traité prévoit qu’à la mort d’Etienne d’Angleterre, le trône n’ira pas à son fils aîné, mais à Henri Plantagenêt, sous le nom d’Henri II d’Angleterre. Etienne décède en 1154.
En 1152, il épouse Aliénor d’Aquitaine, l’une des femmes les plus puissantes de son temps, dont le mariage avec le roi de France Louis VII, vient tout juste d’être annulé par l’Église en raison de leur consanguinité. Le couple nouvellement formé est désormais à la tête d’un empire dont l’expansion géographique s’étendra des frontières sud de l’Écosse jusqu’aux Pyrénées. Ce vaste domaine est alors sans commune mesure avec celui du roi de France dont les contours sont essentiellement limités à l’île de France.
Henri II Plantagenêt est aussi un grand réformateur. Il modernise le système judiciaire anglais en posant les bases de la Common Law, une tradition juridique considérant la jurisprudence comme la source principale du droit, encore en usage aujourd’hui. Il va par ailleurs renforcer la mainmise du pouvoir royal sur l’Église anglicane, via les constitutions de Clarendon qui permettent notamment à la justice royale de juger désormais les clercs. Jusqu’alors ces derniers dépendaient exclusivement de la justice ecclésiastique. Le texte des constitutions est l’objet d’un conflit entre le roi et son ancien chancelier, Thomas Becket, devenu archevêque de Canterbury.
Il est assassiné en 1170 par des chevaliers proches du roi, provoquant un scandale à travers la chrétienté et sa canonisation.
Qui étaient les enfants d’Henri II d’Angleterre et d’Aliénor d’Aquitaine ?
Henri II et Aliénor ont eu neuf enfants : quatre filles et cinq fils. Quatre de leurs fils qui marqueront l’Histoire :
- Henri le Jeune, couronné roi d’Angleterre de son vivant à la demande de son père, mais qui décèdera avant lui ;
- Richard Cœur de Lion, chevalier héroïque de la troisième croisade et roi d’Angleterre de 1189 à 1199 ;
- Geoffroy II de Bretagne épouse l’héritière du duché de Bretagne, Constance. Il est aussi le père d’Arthur de Bretagne, futur prétendant au trône d’Angleterre à la mort de Richard.
- Jean sans Terre, le benjamin, qui signera la Magna Carta ou charte des libertés, qui tend à limiter « l’arbitraire royal », entendons par là, les impôts et autres taxes prélevés abusivement sur les barons anglais et l’Église.
Devenu roi d’Angleterre en 1199, il perd la plupart de ses possessions continentales lors de la défaite de Bouvines en 1214 au profit du roi de France Philippe Auguste.
Soutenus par leur mère, tous les quatre vont se liguer contre le pouvoir autocratique de leur père. Ils participent aux révoltes contre ce dernier, notamment lors de la Grande Révolte de 1173-1174. Ce climat familial tendu affaiblit le pouvoir d’Henri II dans les dernières années de son règne.
La fin de vie d’Henri II Plantagenêt
Affecté par les trahisons de ses fils et les sièges à répétition qu’il subit, Henri II meurt le 6 juillet 1189 dans sa forteresse de Chinon, en Touraine.
Bien qu’ayant émis le vœu de reposer à l’abbaye de Grandmont en Limousin, Henri est inhumé à l’abbaye de Fontevraud, eu égard à un été particulièrement chaud qui oblige ses proches à privilégier un autre monastère. Ce choix reste néanmoins hautement symbolique puisque l’abbaye est située au cœur de ses possessions. Sa tante, Mathilde d’Anjou, en assure par ailleurs la gouvernance en tant qu’abbesse, légitimant ainsi les nombreuses largesses qu’il octroie à l’abbaye.
À l’image de Saint-Denis pour les Capétiens, l’abbaye de Fontevraud devient, sous l’impulsion d’Aliénor d’Aquitaine, la nécropole dynastique des Plantagenêts. De cette nécropole, subsistent quatre gisants polychromes que l’on peut admirer sous les voûtes de l’abbatiale.
Un gisant à découvrir à l’Abbaye de Fontevraud
Le gisant d’Henri II Plantagenêt repose à l’Abbaye de Fontevraud, aux côtés de sa femme, Aliénor d’Aquitaine, de son fils Richard Cœur de Lion, et d’Isabelle d’Angoulême, épouse de Jean sans Terre.
Ces gisants, admirablement conservés, présentent les reines et les rois revêtus des vêtements qu’ils portaient lors de leur sacre. On y retrouve ainsi les traditionnelles “regalia” (attributs royaux) à l’image de la couronne ou du sceptre. L’épée et les éperons rappellent par ailleurs que ces rois ont reçu l’investiture de la chevalerie. Leurs mains jointes et leurs visages sereins offrent une représentation idéalisée de la royauté médiévale. Ils constituent de véritables chefs-d’œuvre de l’art funéraire médiéval.
La présence de ces figures historiques dans un même lieu fait de l’Abbaye de Fontevraud un lieu incontournable de l’histoire médiévale européenne.
Visiter l’Abbaye de Fontevraud, un lieu d’histoire et de charme
Située en Anjou, à quelques kilomètres de Saumur, l’Abbaye de Fontevraud est aujourd’hui un site culturel vivant. La richesse artistique et patrimoniale de l’Abbaye royale de Fontevraud a permis son classement au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Informations pratiques :
- Adresse : Abbaye royale de Fontevraud, 49590 Fontevraud-l’Abbaye
- Abbaye partiellement accessible pour les PMR – mise à disposition d’un fauteuil roulant sur réservation
- Horaires et tarifs variables en fonction de la saisonnalité et de la programmation
Parcours de visite
Le parcours de visite permet de découvrir :
- Les gisants d’Henri II d’Angleterre, Aliénor d’Aquitaine, Richard Cœur de Lion et Isabelle d’Angoulême
- L’église abbatiale, le cloître, les cuisines romanes et les jardins
- Le musée d’Art moderne
Des audioguides, des visites commentées d’environ une heure et des supports pédagogiques sont disponibles.
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