Histoire

Histoire de l’Abbaye royale de Fontevraud

Publié le 8 novembre 2024

Aliénor d'Aquitaine gisant Fontevraud

Plus vaste cité monastique d’Europe devenue prison au XIXᵉ s., Fontevraud a traversé les siècles et les vicissitudes de l’histoire de France. Aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’humanité dans le périmètre du Val de Loire, ce monument historique est désormais consacré à la culture et à la création.

L’Abbaye royale et son histoire

Fondée au XIIe siècle, l’Abbaye royale de Fontevraud a traversé les époques pour aujourd’hui être un site historique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Découvrez les personnages et les grandes dates qui ont fait l’histoire de l’Abbaye royale de Fontevraud depuis tant d’années.

Vue du Nord de l'Abbaye royale de Fontevraud
Période carcérale Fontevraud en 1950
Noviciat façade nord Abbaye Fontevraud
Cloche Pétronille à Fontevraud

Une fondation protégée par les comtes d’Anjou

En 1101, dans la vallée de la Loire, Robert d’Arbrissel, prédicateur itinérant, installe sa communauté d’hommes et de femmes à Fontevraud. Protégé par le comte d’Anjou Foulque V, futur roi de Jérusalem, Il fonde une abbaye accueillant frères et moniales. S’inspirant de la règle de Saint-Benoît, il instaure une vie de pauvreté, de pénitence et de prière.

Fontevraud, un ordre monastique à part entière

Fontevraud essaime rapidement de nombreux prieurés sur un vaste territoire allant de l’Angleterre à l’Espagne au point de devenir l’abbaye mère de l’ordre fontevriste, ordre contemporain des cisterciens ou des chartreux.

Une communauté d’hommes et de femmes conduite par une abbesse

La gouvernance de l’abbaye et de l’ordre fontevriste est confiée à une abbesse qui a pleine autorité sur la communauté double d’hommes et de femmes. Durant près de 7 siècles, 36 abbesses, issues de la haute noblesse, et parfois de sang royal, s’y succèdent.

Fontevraud, nécropole des rois et reines d’Angleterre

Situé à la frontière de l’Anjou, au cœur de leurs territoires, Fontevraud devient, à partir de 1189, la nécropole royale des Plantagenêts, abritant les sépultures d’Henri II, d’Aliénor d’Aquitaine et de Richard Cœur de Lion.

Les Plantagenêts sont au fait de leur puissance. Leur territoire s’étend alors des frontières sud de l’Écosse aux Pyrénées.

Tête du gisant de Robert d'Arbrissel, marbre blanc XVIIe siècle (c) Région Pays de la Loire, inventaire général, photo Patrice Giraud
Gisants de l'Abbaye royale de Fontevraud
Elements fragmentaires pierre polychrome

Les affres de la guerre de Cent ans

Cette abbaye a connu des moments fastes mais aussi de replis. Durant la guerre de Cent ans, l’abbaye faillit disparaître faute de moyens suffisants et de vocations religieuses.

 

Le renouveau sous le sceau des Bourbons

Le XVe siècle marque le renouveau de l’abbaye à la tête de laquelle 5 abbesses de la dynastie des Bourbons, vont se succéder de tante à nièce, pendant plus de 150 ans. La reconstruction de l’abbaye s’accompagne alors d’un retour à la discipline monastique prônant ainsi une plus stricte observance de la règle, garante du prestige spirituel de l’ordre.

 

Un air de Versailles

L’Abbaye royale de Fontevraud a ainsi été souvent proche du pouvoir royal. Au XVIIe siècle, l’abbesse Gabrielle de Rochechouart, n’est autre que la sœur de Madame de Montespan, favorite de Louis XIV.

La réputation spirituelle de Fontevraud et sa puissance temporelle, incitent Louis XV à confier aux fontevristes l’éducation de ses quatre filles cadettes.

Archive de la salle capitulaire Fontevraud
Abbesse Marie-Madeleine de Mortemart Fontevraud
Abbaye royale de Fontevraud prison

Fontevraud, Maison centrale de correction

À la suite de la Révolution, la dernière abbesse de Fontevraud est chassée en 1792. Après douze ans d’abandon et de pillages, l’abbaye est transformée en maison centrale par décret napoléonien.

Débutent alors 10 ans de travaux afin d’accueillir en 1814 les détenus, hommes, femmes et enfants de 9 départements limitrophes. Fontevraud qui accueillera près de 2800 prisonniers, est alors considéré comme l’une des plus dures prisons de France.

 

La prise de conscience patrimoniale

Au début du XXe siècle, commencent les travaux de restauration de l’église et des cuisines romanes. Cette prise de conscience patrimoniale et l’évolution de la doctrine carcérale conduisent le ministère de la justice à envisager la fermeture de la prison dès 1945.

En 1963, la maison centrale ferme ses portes mettant ainsi un terme à neuf siècles de vie à huis clos. Débute alors un vaste chantier de restauration qui s’échelonnera à grande échelle sur plusieurs décennies.

En 1975, l’abbaye royale adhère au réseau des Centres Culturels de Rencontre et confirme ainsi la vocation culturelle du monument désormais ouvert au public, aux artistes en résidences et aux chercheurs.

 

La création au coeur de notre démarche

Architectes, tailleurs de pierre, sculpteurs, maîtres verriers, peintres ou charpentiers, tous ont contribué, à leur échelle, à façonner le visage actuel de Fontevraud.

Les abbesses, à l’initiative de ces formidables chantiers, ont contribué à construire ce lieu « composite » en suivant l’esprit et le goût de leur époque. Aujourd’hui, à 20 minutes de Saumur, les artistes poursuivent ce geste de création initié il y a maintenant 900 ans.

Vue en drone de l'Abbaye royale de Fontevraud
Clochet de l'église Abbatiale Fontevraud
Étoiles de Fontevraud cloitre
Cloche Richard Abbaye royale Fontevraud

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© Crédits photos : Patrice Giraud / Michel Séméniako / David Darrault / Tomasz Namerla / Léonard de Serres / DR