Émotions enfouies – Par A.I.L.O. chez Ackerman

Cette année, l’immense galerie des caves de la maison Ackerman va être sublimé par des sculptures de lumières. L’artiste Anna-Eva Berge, travaillant sous le nom d’A.I.L.O, sculpte l’espace grâce à des faisceaux lumineux qui viennent se refléter sur les parois à l’architecture unique qui composent les caves de la maison de fines bulles.

« J’ai été frappée par la puissance que dégagent ces pierres », évoque l’artiste. « J’ai voulu souligner leur texture particulière, leur côté velouté que certains définissent comme une “peau de tuffeau”. »

Les reflets géométriques entrainent le spectateur dans un univers hors du temps qui fait référence à des divinités célestes et mystérieuses qui auraient laissé des traces de leur passage sur terre. Des lumières et des formes jaillissent des failles et anfractuosités de la roche, donnant une sensation de mouvement. « Comme si tout était vivant et respirait autour de nous. »

L’ambiance sonore, constituée de sons enregistrés sur place et complètement retravaillés avec Fabrice Leroux, enveloppe le spectateur pour mieux le plonger dans un univers vibrant. Cette création unique vient compléter le parcours de création contemporaine issue de la résidence Ackerman + Fontevraud.

 A.I.L.O.

Derrière l’acronyme A.I.L.O. (Atelier d’Immersion Lumineuse et Obscure), se prononçant comme le mot hello, se cache Anna-Eva Berge. Artiste-plasticienne depuis 2006, elle expérimente depuis 2014 les processus d’interaction entre lumière et obscurité, palpable et impalpable, réalité et reflet, pour créer des volumes : installations ou sculptures. 

Autodidacte, ses recherches pour créer dans l’espace urbain l’ont conduite à expérimenter toutes sortes de techniques et matériaux. En 2012, elle utilise pour la première fois des miroirs en extérieur, qui répondent aux variations de la lumière, du soleil la journée, des réverbères la nuit. Ces reflets et leur forte puissance poétique transforment sa création.

Aujourd’hui elle utilise les miroirs mais aussi l’acier pour leurs qualités réfléchissantes, leur aptitude à intégrer l’environnement et le spectateur dans ses œuvres, à en faire des composantes essentielles. Le public est engagé dans la production visuelle et sonore jusqu’à lui-même se déconnecter du réel. 

Autre composante de son travail : les lignes, toujours concentrent sur l’essentiel, la forme géométrique, l’arrête, l’architecture même de l’espace. Les créations acoustiques de l’artiste sonore Fabrice Leroux, qui accompagnent ces jeux de lumière, accentuent l’effet d’immersion.

Toujours étonnantes, les installations d’A.I.L.O. et leurs jeux d’optique chamboulent nos sens, abolissent la frontière entre le réel et l’œuvre, le haut et le bas… et nous font passer derrière le miroir.