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Billetterie

Fontevraud fait son miel

Les ruches de fontevraud - David Darrault

Le temps des abbesses a laissé place à celui des abeilles. Depuis 2013, dans le sous-bois de l’Abbaye Royale de Fontevraud, les ruches bourdonnent du travail harmonieux et solidaire de centaines de milliers de butineuses… faisant écho à l’ancienne vie monacale.

Figure imposée Abbaye

En 1984, le photographe Patrick Toscani, accueilli en résidence à Fontevraud par le Frac des Pays de la Loire, signe un cliché qui fait sens avec le lieu et son histoire. Une perspective en pierre blanche de la galerie voûtée en ogives du cloître du Grand-Moûtier y tient lieu d’écran, sur lequel évolue un ballet impeccable d’abeilles posées sur une plaque de verre. En guise d’inspiration, l’artiste est allée puiser dans les analogies entre architecture et organisation communautaire, que ce soit celles d’une abbaye de femmes et d’hommes gouvernée par une abbesse, ou celles d’une ruche fondée par une reine.

Une vie en harmonie

En effet, on aime toujours à les comparer. Labeur incessant, nourriture mesurée, pauvre jouissance des biens, production de cire, fabrication du miel, gestion des pollens, gardiennage farouche, sagacité dans le butinage, le portage… L’abeille fournit le modèle parfait d’une vie en harmonie avec les lois de l’univers. Au point que la métaphore de la ruche est couramment utilisée pour décrire une forme de cité ou de société idéale dans laquelle se retrouve, dans une hiérarchie très rigoureuse, le triptyque « travail, organisation solidaire et obéissance ». Les monastères seront ainsi comparés très tôt à des ruches, à commencer par Saint-Ambroise, saint patron des… Apiculteurs, bien sûr.

Figure imposée Abbaye, Patrick Toscani, 1984

Figure imposée Abbaye, Patrick Toscani, 1984

les abeilles en vue

Il était donc « naturel » qu’après les abbesses – Julie-Gillette de Pardaillan d’Antin, la dernière d’entre elles, ayant quitté l’abbaye le 25 Septembre 1792 –, les abeilles prennent à leur tour possession des lieux. Quelque 220 ans plus tard, au printemps 2013, des ruches ont été installées dans le petit sous-bois de l’Abbaye Royale. Dix au départ, aujourd’hui nous en comptons une quarantaine colonisée par ces travailleuses infatigables venues ajouter leur bourdonnement au concert des activités touristiques et culturelles qui rythme désormais le quotidien du site. 

Notre équipe chargée des espaces verts a été formée et s’occupe aujourd’hui en autonomie de l’entretien des ruches, et veille à la bonne santé des abeilles, les nourrissant aussi l’hiver quand elles hivernent. Le miel est produit sur place, à raison de deux récoltes par an, dont une partie prend la direction des cuisines du restaurant.

Les doigts dans le pot

L’essaim est aujourd’hui réparti sur 40 ruches abritant au total 1 600 000 abeilles capables de produire entre 1 000 et 1 800 kg de miel par an. Pour le déguster, il suffit de mettre les doigts dans le pot, celui-là même dont l’étiquette est signée de l’artiste suisse Marcel Barelli. Preuve qu’entre patrimoine culturel et patrimoine naturel, l’Abbaye Royale de Fontevraud continue de faire son miel.

Marcel Barelli

Marcel Barelli est un jeune cinéaste d’animation de grand talent. En résidence à Fontevraud, il développe le projet d’un court-métrage intitulé Vigia, une réflexion sur la pollution des espaces naturels, du point de vue d’une abeille. C’est de ce film qu’est tirée l’étiquette des pots de miel produit à l’Abbaye Royale de Fontevraud.

Illustration du miel à Fontevraud

L’étiquette du miel de Fontevraud – Marcel Barelli

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